Le lundi 22 janvier, Pascal Smet, Secrétaire d’État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de l’Urbanisme, à l’invitation de l’OIB, a présenté le projet « Northern light » aux agences exécutives concernées par une relocalisation. Pendant un long monologue, Pascal Smet s’est glissé dans la peau d’un promoteur immobilier vantant les atouts d’un gigantesque plan de revitalisation d’un quartier laissé à l’abandon depuis des années. Les visuels des futures infrastructures sont magnifiques: de beaux bâtiments hébergeant bureaux et logements, des parcs arborés, des bâtiments sportifs, des hôtels avec des toits terrasses, de nouvelles lignes de transports, et la promesse d’une mixité sociale. Il nous a dit et répété combien nous étions chanceux de faire partie de cette belle aventure. Sérieusement ?

Parlons d’abord du format : un « one man show » en présence de représentants du management, des syndicats, et des comités du personnel tandis que les membres du personnel assistaient en web streaming, micro coupé, sans avoir la possibilité de s’exprimer. Les managers des agences se sont montrés enthousiastes/complaisants à l’idée de contribuer à ce projet immobilier, et leurs questions n’ont pas vraiment reflétées les préoccupations des membres du personnel. Les représentants des syndicats et du personnel ont noté ce décalage et soulevé plusieurs questions. Pascal Smet s’est montré arrogant dans sa manière de répondre. Les collègues ont été choqués du ton employé et de ses propos déplacés.

L’origine du problème est cependant plus lointain et profond que le problème sécuritaire soulevé et ne concerne d’ailleurs pas en priorité le Ministre bruxellois mais bien la gestion du changement par l’OIB et les RH. Il s’agit surtout de l’absence totale de dialogue social dans la relocalisation des agences exécutives dans le quartier de la gare du Nord. Les collègues ne sont pas contre l’évolution de leurs conditions de travail: le télétravail et la présence limitée au bureau, l’efficacité énergétique… Mais ils réclament que cela se fasse de manière concertée. Or, l’OIB n’a pas donné de raisons convaincantes pour cette relocalisation, ou pour quitter le bâtiment de Covent Garden. Le Directeur de l’Office a négocié dans son coin avec les autorités locales pour montrer la bonne volonté des institutions européennes de contribuer à un projet innovant, et les agences exécutives en payent le prix. De plus, l’OIB n’a pas mis sur la table de projets alternatifs au « Northern light ». N’y avait-il aucune autre alternative dans Bruxelles ?

Il n’y a eu, non plus, aucune consultation sur l’aménagement des bâtiments. On a vu sur les vidéos des « open space » inadaptés aux besoins, pas d’espace pour les évaluations, pas de cantines, places limitées de parkings, …

Les travaux de l’ambitieux projet NL vont durer des années (10 ans ? 20 ans ?) et les premiers résultats ne sont pas attendus avant l’année 2025. Alors pourquoi cet empressement à bouger en 2023 ? Seront-ils, par ailleurs, menés à leur terme en cas de changement politique à Bruxelles ? Quid des nuisances pendant des travaux de longue haleine ? Bruits, vibrations, perturbations sur les lignes de transport, accès gênés pour les vélos, …

Et concrètement, que va-t-il se passer à la rentrée 2023 quand les premiers collègues seront censés déménager ? Le quartier est peu fréquenté. Les questions de sécurité (liées à la prostitution, drogue et autres éléments d’insécurité bien connus du quartier) malgré les réponses du Ministre, demeurent. Et, non, elles ne se limitent pas à une rue. Bien que les collègues, notamment femmes, ont fait part de leurs appréhensions, Pascal Smet a complètement minimisé ces inquiétudes. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les agents des institutions européennes peuvent être une cible en soi.

Il y a donc, pour le moment, un fossé entre la projection faite dans cet espace virtuel idéalisé et la réalité à laquelle les collègues seront confrontées dès septembre.

Face à ce scénario, voici nos revendications :

  • L’Union Syndicale demande à l’OIB de fournir des explications quant à la procédure utilisée pour choisir ce bâtiment et quelles étaient les alternatives ;
  • L’Union Syndicale demande aux Directeurs des agences concernées de sortir du « Service Level Agreement » avec l’OIB pour la fourniture des services immobiliers et d’entamer des prospections pour identifier des bâtiments alternatifs dans le quartier autour de la rue de la Loi ;
  • L’Union Syndicale demande de renouer le dialogue pour reporter le déménagement et pour aménager les bâtiments pour faire face aux réels besoins des agences ;
  • L’Union Syndicale demande à la Direction Sécurité de recevoir les chiffres sur la délinquance dans le quartier. Elle demande également des garanties à la région bruxelloise quant à l’augmentation des effectifs pour assurer la sécurité dans un quartier qui est loin de l’image décrite.

 

Participez nombreux à la manifestation du 31 janvier.

Nous avons besoin de vous pour éviter ce déménagement désastreux !

Published On: 30 janvier 2023Catégories : Agences, USB
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