En 2020, l’OIB (Office pour les infrastructures et la logistique à Bruxelles) a présenté un plan stratégique pour un renouvellement massif des bâtiments de la Commission européenne. L’objectif officiel était de fournir des bâtiments modernes, performants et durables, dotés d’infrastructures efficaces et efficientes, dans le respect des normes environnementales les plus strictes.
La-dite stratégie utilisait des expressions à la mode telles que « green deal » ou « neutralité climatique » – quel que soit le sens que leur donnait l’OIB. L’OIB a promis que cette stratégie était la meilleure solution possible pour une infrastructure technologique respectueuse de l’environnement. La stratégie comprend le projet de déménager les six agences exécutives dans le bâtiment North Light (à côté de la Gare du Nord à Bruxelles). Malheureusement, l’OIB n’a pas consulté les principaux intéressés de ce plan, à savoir les personnels amenés à travailler dans ce bâtiment. L’adéquation des nouveaux locaux aux besoins du fonctionnement actuel des Agences est très contestable.
Le 13 décembre, le personnel, exclu des plans ou des consultations de l’OIB, s’est réuni dans l’Atrium de la COV pour exprimer son inquiétude face à la gestion autoritaire du dossier par l’OIB. Plus de 400 personnes, issues des syndicats de la CE en coopération avec le Comité central du personnel de la CE, des comités du personnel des agences exécutives et de leur comité commun du personnel, ainsi que de nombreux chefs de service et leurs directeurs respectifs étaient présents.
Parmi les participants, deux représentants d’agences de l’Union Syndicale, le Dr. Giovanni Torrisi, membre de l’Union Syndicale et président du comité du personnel de l’ERCEA et membre du comité commun du personnel, et Valérie Bour, membre élue de la toute nouvelle section Agences créée par l’Union Syndicale ont voulu faire part de leurs inquiétudes.
Tout d’abord, l’OIB n’a pas voulu impliquer le personnel dans le processus de planification. « L’absence de dialogue social est notre plus grande préoccupation. L’OIB a formé un groupe de travail pour commencer le déménagement mais a exclu les représentants du personnel. C’est inacceptable », a déclaré M. Torrisi. Il a ajouté que les agences exécutives ont le droit légitime de s’asseoir à la table des négociations.
La deuxième raison pour laquelle le personnel est réticent à déménager est le manque de sécurité. Le quartier du North Light Building, dans la partie nord de Bruxelles, est connu pour être un pôle de trafic de drogue et il est particulièrement dangereux de s’y trouver aux heures tardives. « De nombreux collègues ont visité l’endroit et ils sont inquiets ». Nous sommes également préoccupés par la sécurité de la centaine d’experts qui participent aux évaluations plusieurs fois par an, et par la réputation qui en découle pour les agences, qui sont considérées comme un lieu peu sûr pour assister à de telles réunions.
L’autre problème potentiel évident est la zone de stationnement. Selon le Dr Torrisi, le bâtiment ne dispose que d’un parking souterrain d’un étage pour quelques centaines de voitures et de vélos. « Le fait d’entasser les bureaux de six agences – ce qui signifie plus de 3 500 personnes – dans un bâtiment avec un seul étage de parking sera certainement problématique. »
Ce qui est encore plus intimidant pour le Dr Torrisi et Valérie Bour, c’est que l’OIB ne prévoit pas seulement de déplacer des milliers de personnes vers un autre site, mais aussi d’imposer des dispositions et une configuration de travail – par exemple, l’OIB insiste pour mettre en œuvre le système de hot-desking, un système d’espace de travail organisationnel à la mode dans lequel les bureaux sont utilisés par différentes personnes à différents moments – sans permettre aux principales parties prenantes d’exprimer leurs besoins et leurs préoccupations en matière de travail qui doivent être pris en compte dans le futur espace de bureaux.
Ces besoins et préoccupations comprennent :
– La prise en compte du mobilier ergonomique et des autres investissements médicaux réalisés pour les collègues ayant des besoins spécifiques, qui sont potentiellement menacés par l’accent mis sur la maximisation de l’efficacité de l’espace et la réduction des espaces de bureaux redondants.
– La mise en œuvre des exigences de confidentialité et de respect de la vie privée qui sont essentielles pour certaines fonctions et certains dossiers.
– L’offre d’un service de cantine ou de cafétéria au personnel des agences et aux nombreux experts externes.
Par ailleurs, les différentes agences ont des besoins différents que l’OIB doit identifier par des mesures d’impact et de sécurité Agence par Agence. Les représentants des agences exécutives de l’Union Syndicale continueront à faire part des préoccupations de leurs collègues pour qu’elles soient prises en compte et participeront à la prochaine mobilisation du 24 janvier.
La conclusion à tirer du rassemblement du personnel à Covent Garden est que le personnel et les syndicats veulent une véritable consultation et un dialogue social. De véritables négociations pour trouver des compromis entre employeurs et employés contribueraient à minimiser la frustration et la démotivation du personnel, qui trouvent un écho en dehors de Bruxelles dans les vastes communautés d’experts associées au travail des agences et de l’UE en général. Nous voulons continuer à faire une différence positive et être un partenaire de consultation fiable ; nous ne devons pas être ignorés ou traités comme du personnel de seconde classe.