OUI plus que jamais ! Que ce soit au niveau national ou au niveau européen.

Les disparités sociales, salariales et économiques entre les pays membres sont encore très grandes et de nombreux progrès restent à faire pour aboutir à l’Europe sociale.

Le problème angoissant des taux de chômage – devenus intolérables dans une grande partie des régions d’Europe – vient renforcer les différences et assombrir les perspectives d’améliorations sociales, notamment pour les plus défavorisés dans et hors de la Communauté.

La raréfaction de l’offre d’emploi fournit de nouveaux prétextes aux employeurs pour remettre en cause des acquis fondamentaux. Les thèses “patronales” sur la productivité et le poids excessif des coûts salariaux et sociaux refont surface.

Ce danger est d’autant plus grand que, dans les pays les plus avancés socialement et au sein des institutions européennes, il apparaît de plus en plus évident que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail – ceux qui ont eu la chance de trouver un emploi – n’ont pas toujours conscience du fait que l’acquis social actuel dont ils bénéficient est un héritage inestimable dans le monde d’aujourd’hui. En effet, leurs conditions de travail sont le fruit de longues et innombrables négociations ponctuées de non moins nombreuses luttes sévères menées par les syndicats européens et leurs adhérents. Hélas, même les “anciens” le perdent quelquefois de vue.

Ainsi, le risque majeur de voir cet acquis social péricliter faute de prise de conscience et d'”esprit combatif” de la part de la nouvelle génération de salariés, s’est profondément aggravé et devient de plus en plus une réalité.

Nos institutions du Service public européen, ne sont pas épargnées par ces thèses désastreuses pour le monde du travail qui font leur chemin auprès de certains hauts responsables.

Les temps ont changé, même dans nos institutions. Les syndicats ne peuvent pas ignorer les grands chambardements politiques depuis la fin du siècle dernier. Mais, ils ne peuvent pas non plus assister impuissants et divisés, en dépit des retombées économiques et sociales qui leur échappent en grande partie, à la dégradation progressive d’un environnement du travail si difficilement acquis.

Les partenaires sociaux doivent être légalement contraints à jouer correctement le jeu du dialogue. Et si le sous-emploi n’induit pas de détournement incontrôlable, une nouvelle ère commencera pour les syndicats et, avec elle, une nouvelle approche, celle de l’imagination au pouvoir. L’Union Syndicale est partie prenante dans ce renouveau du syndicalisme traditionnel des années 70.

Par contre, si l’atmosphère continue à se dégrader et finit par couper toutes les voies du dialogue, nous serons entraînés vers des formes d’affrontement collectif, rappelant certaines périodes troublées de la vie sociale de nombreux pays européens

Vous voilà en service et vous vous demandez : “Mais finalement, qui est mon patron ?”. Difficile d’identifier sans équivoque aucune le patron du personnel communautaire, même après plusieurs années de service.

Votre premier et véritable patron est indubitablement le Conseil de l’Union européenne.

Emanation des Etats membres, il est le patron direct du Secrétariat du Conseil de l’Union à travers son Secrétaire général. Principal acteur des “deux autorités budgétaires”, il se montre pourtant incapable de définir une quelconque politique commune d’organisation et de gestion du personnel des Services publics nationaux et encore moins de “son personnel” au sein du Service public européen.

Bien que la politique du personnel au Secrétariat du Conseil soit l’une des meilleures de toutes les institutions, le Conseil de l’Union ne se prive pas, à chaque décision budgétaire ou statutaire, de faire connaître le peu d’estime qu’il a, tant pour le travail que pour les fonctionnaires eux-mêmes qui œuvrent pour l’Union européenne au service des citoyens.

Le deuxième patron est le Parlement européen, élu directement par les citoyens européens.

Deuxième branche de l’autorité budgétaire aux pouvoirs encore limités mais élargis avec le traité sur l’Union, c’est le patron direct du personnel du Parlement à travers son Secrétaire général, et il tente de s’imposer comme une alternative démocratique au Conseil de l’Union.

Force est de constater que ses efforts sont, à ce jour, restés quelque peu vains, et qu’il n’a pas toujours été capable de proposer une politique cohérente de gestion, avec des moyens budgétaires correspondant aux besoins du Service public européen.

Le troisième véritable patron sont les Commissaires, réunis en Collège, et le Président de la Commission, responsable direct de la plus grande institution en nombre. Il occupe une place particulière dans la mesure où il détient le pouvoir – redouté par les uns, considéré comme exorbitant par les autres – d’être le seul à pouvoir présenter des propositions, notamment législatives, aux instances décisionnelles du Conseil des Ministres de l’Union et du Parlement européen.

Véritable moteur de l’intégration européenne au cours de la dernière décennie, très critiquée lors de la ratification du traité de Maastricht, la Commission semble s’être fixé des objectifs politiques qui trop souvent dépassent ceux de ses propres mandataires, à savoir les Etats membres. Mais, elle a accepté, certes sous la contrainte politique, des limitations drastiques des dépenses administratives de fonctionnement de ses propres services en contradiction avec ses ambitions politiques !

Viennent ensuite tous les autres patrons, totalement dépendants en matière budgétaire des deux premiers cités, c’est-à-dire les Juges de la Cour de justice, les membres de la Cour des Comptes et les membres du Comité économique et social. Ils sont responsables du personnel à travers les Présidents (CdJ et CdC) et le Secrétaire général (CES).

Pour compléter le tableau, il faut encore citer les patrons d’institutions para-communautaires, plus ou moins éloignés de notre Statut et dans la même situation de dépendance budgétaire, tels que le Directeur général d’Eurocontrol, le Directeur de la Fondation de Dublin et du Centre de Thessalonique ainsi que le Conseil supérieur des Ecoles européennes.

Il est naturellement très improbable que vous ayez à faire directement à ces patrons, autrement que dans votre travail. En effet, chacun d’eux agit dans son institution à travers son administration et notamment par le biais de la fameuse Autorité Investie du Pouvoir de Nomination (AIPN) que vous allez retrouver, maintenant que vous êtes en service, durant toute votre vie professionnelle et même après, en tant que retraité(e).

Si vous avez suivi ces quelques explications, vous commencez à comprendre les raisons pour lesquelles une affiliation au syndicat est envisageable.

Evidemment, face à ces multiples et complexes pouvoirs et responsabilités, des regroupements de force sont nécessaires. D’autant plus que, le jour où vous entrez en service, votre activité professionnelle ainsi que vos droits administratifs, pécuniaires et sociaux, seront totalement pris en charge par votre nouvel employeur avec les risques de paternalisme et d’abus de pouvoir que cela implique.

Dans ces conditions, la présence d’un contrepoids efficace est indispensable pour garantir un certain équilibre de forces.

L’Union Syndicale, syndicat représentatif, organisé et crédible, a fait ses preuves depuis quarante ans dans la défense des intérêts collectifs et individuels de l’ensemble du personnel de chaque institution et du Service public européen, notamment quand il s’agissait de sauvegarder nos emplois et les principes de l’Union européenne

L’organisation “Union Syndicale”, fondée en 1973, est basée sur la défense du Statut unique des fonctionnaires des Communautés européennes.

A ce Statut unique correspond une organisation unique, pluri-catégorielle et multiculturelle, possédant son propre Statut démocratique et transparent permettant à tous ses adhérents de faire connaître leurs opinions.

Par sa capacité d’analyse et de dialogue, l’Union Syndicale, soutenue par une majorité du personnel, a su, tant dans la vie de tous les jours que dans les situations plus critiques, se faire respecter par ses partenaires sociaux.

Mais, lorsque le dialogue s’essouffle, notamment sur des causes essentielles, sa capacité de mobilisation prend la relève jusqu’à la reprise d’un vrai dialogue, le dialogue qui doit permettre de véritables négociations débouchant sur les résultats escomptés pour préserver notre avenir.

L’Union Syndicale s’engage à tout instant en faveur de l’indépendance, la compétence et la permanence du Service public européen, tout en restant ouvert au monde du travail public et privé qui nous entoure.

Pour ce faire, l’Union Syndicale, qui regroupe de nombreuses institutions à Bruxelles au siège de l’Union européenne, est le membre principal de “l’Union Syndicale Fédérale” qui regroupe l’ensemble des Unions syndicales de tous les lieux d’affectation, incluant des organisations internationales non soumises aux traités européens (Conseil de l’Europe, Office européen des Brevets).

Elle est également partie prenante dans l’Internationale des Services publics (ISP) et la Confédération européenne des Syndicats (CES) dans laquelle nous retrouvons tous les syndicats nationaux dont les sigles vous sont certainement familiers (DGB, FO-CGT, CFDT, CISL, CGIL, UIL, TUC, FGTB, CSC, CGSP, ABVA/KABO, LO, …).